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3 heures

La Révolution Haïtienne (1791-1804) : Implications épistémologiques et juridiques

Cette demi-journée de réflexions explore les implications épistémologiques et juridiques de la Révolution haïtienne (1791-1804). Elle analyse le projet d’émancipation universelle qui en découle. En mettant en évidence l’importance de la Révolution Haïtienne dans la radicalisation du projet des Lumières et des droits humains, elle cherche à dégager les implications de cette révolution pour la modernité politique.

L’événement réunit cinq spécialistes, professeurs d'université des Etats-Unis, de France et d'Haïti, pour nous aider à comprendre comment les esclaves révoltés ont déconstruit le préjugé d'une Europe des Lumières, ont mis à nu la fiction de l’égalité universelle et ont posé la question de la liberté pour « tout moun » au-delà du constitutionnalisme libéral. La demi-journée questionne dans quelle mesure la Révolution haïtienne, qui a eu du mal à obtenir la reconnaissance internationale, incarne une idée de droit universel et serait l'accomplissement le plus progressiste du siècle des Lumières.

Crédit tableau: Wismy Faustin, Conformation moderne, 30 Septembre 2023, Technique mixte, Acrylique, spray paint sur toile

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Les intervenants

Cet événement sera animé par des experts du domaine

Jacques de Cauna

Historien, Chercheur, Chaire d’Haïti à Bordeaux CNRS

Universités de Pau et Bordeaux

Spécialiste reconnu de l'histoire haïtienne, Jacques de Cauna est professeur et historien, docteur d’État en histoire de la Sorbonne. Rattaché au CNRS, il est également titulaire de la Chaire d'Haïti à Bordeaux. Auteur de nombreux ouvrages de référence sur Toussaint Louverture, l'esclavage, les abolitions et les dynamiques caribéennes.

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Adler Camilus

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Adler Camilus

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Adler Camilus

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Ordre du jour

Vous pouvez vous attendre aux sujets suivants.

Présentation de l'événement

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Milcar Jeff Dorce

14:00 - 14:05

5 minutes

Toussaint Louverture et les Noirs Libres. Parfaire l’éternelle Révolution

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Jacques de Cauna

14:05 - 14:25

20 minutes

Affranchi à l’âge symbolique de trente-trois ans, Toussaint Louverture est entré officiellement depuis quinze ans dans la catégorie des Noirs Libres au moment du premier grand acte de la Révolution haïtienne en 1791 dont il a organisé le déclenchement. Pour ce faire, il a bénéficié auparavant d’une liberté de savane formatrice entre maître blancs gascons, parents et proches libres du Cap-Français, et d’une expérience unique de terrain de la grande plantation et de la direction d’ateliers d’esclaves. Outre l’apport extérieur, quelle a pu être finalement la part de l’acquis personnel dans son action émancipatrice, ses actes et écrits constitutionnels fondateurs et ses rapports avec Anciens et Nouveaux Libres ? En quoi sa vision de l’avenir du pays se présentait-elle à la fois comme pionnière et universelle ? Et pourquoi peut-on regretter que Bonaparte, comme il l’a fait lui-même à Sainte-Hélène, ait en fin de compte brutalement interrompu la mise en place d’une évolution collective qu’il aura pour sa part accompagnée puis menée personnellement en France pour en finir avec la Révolution, laissant en même temps par son intervention ultramarine celle de la future république d’Haïti dans un état d’inachèvement lourd de séquelles pour l’avenir.

La Révolution haïtienne de 1804 entre colonialité et acolonialité

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Adler Camilus

14:25 - 14:45

20 minutes

L'histoire des révolutions modernes, comme celles des États-Unis (1776), de la France (1789), d'Haïti (1804) ou de la Russie (1917), reflète une dialectique entre succès et échec. Chaque révolution semble être hantée par des forces qui cherchent à neutraliser ou abolir sa vérité. La révolution américaine de 1776, par exemple, a réalisé une liberté bourgeoise qui excluait les femmes, les aborigènes, les Noirs et les prolétaires, et s'est construite sur la suppression de l'altérité coloniale. La révolution française de 1789 a élevé la bourgeoisie comme acteur historique, faisant de sa liberté la cause de la servitude des autres (esclaves, travailleurs, colonisés, femmes), partageant ainsi un caractère colonial, patriarcal et capitaliste.

En Haïti, la révolution de 1804, axée sur l'égalité et l'émancipation, a été neutralisée par l'État colonial haïtien, qui prétendait l'incarner mais finissait par l'effacer. Cette situation a conduit à une société haïtienne marquée par des classes, des violences et une minorité double au sens de Deleuze/Guattari et Kant. L'étude de cette minorité dans la société et l'État se focalise sur la dialectique entre colonialité et acolonialité, manifestée par des luttes sociales et des conflits récurrents.

Cette dialectique, traditionnellement vue comme une opposition entre l'État et la Nation, se révèle être une prolifération de scènes coloniales, de dominations variées et de résistances. La révolution de 1804, en tant que commencement, est prise entre

Session de discussion Q&R (1) couvrant les présentations de Jacques de Cauna et Adler Camilus

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Alex Alexis

14:45 - 15:15

30 minutes

La vénalité des fonctions publiques : entre héritage de l'administration coloniale et dérive féodale du jeune État haïtien

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⁠⁠Frédéric Charlin

15:15 - 15:35

20 minutes

La décentralisation en Haïti représente un défi politique et juridique qu'il faut remettre dans une perspective historique. Avant le Consulat, la France voulait unifier ses territoires d'outre-mer dans le droit commun, même si la loi de 1798 prévoit des exceptions. Ce texte "colonial" montre les ambitions assimilationnistes et l'influence du droit public français dans l'empire. Sous le Directoire puis Bonaparte, le droit administratif colonial évolue mais reprend des structures de l'Ancien Régime.

L'État haïtien, issu de la lutte contre l'esclavage colonial, est déjà fragmenté en succédant à l'administration française. Le pouvoir traditionnel et charismatique des chefs comme Dessalines et Christophe sclérose le système politique. Il est difficile de concevoir une fonction publique au service du bien commun face aux statuts personnels quasi-féodaux générant une confusion entre administration et autorité.

Une solution réside peut-être dans l'association des populations locales à un pouvoir "décentralisé" ou "féodal". L'héritage colonial pèse sur la construction de l'État haïtien dont le défi reste d'articuler légitimité traditionnelle et institutionnelle pour sortir de la dérive patrimoniale postcoloniale.

Contradictions de l’émancipation universelle

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⁠⁠Nick Nesbitt

15:35 - 15:55

20 minutes

La Révolution Haïtienne de 1804, entre marxisme et décolonialité

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Cadet Jean-Jacques

15:55 - 16:15

20 minutes

Séance de discussion Q&R (2) couvrant les présentations de Frédéric Charlin, Nick Nesbitt et Cadet Jean-Jacques

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Milcar Jeff Dorce

16:15 - 17:00

45 minutes